On avait beaucoup entendu, semble-t-il, dans les différents campements, l'idée que les policiers étaient des travailleurs comme les autres et on avait même vu, à Portland, des gens du mouvement occuper en solidarité le jardin de la maison d'un policier menacé d'expulsion pour défaut de paiement de ses crédits. Mais à présent, comme le dit Mrs Penny: "L'idée que les forces de l'ordre sont là pour protéger une élite de riches du reste de la population n'est pas neuve pour ceux des manifestants qui viennent de milieux déshérités et de minorités ethniques, dont beaucoup ont été victimes d'intimidations dans leurs communautés depuis des années, mais pour ceux qui viennent de milieux plus privilégiés, la première giclée de gaz au poivre est une importante leçon sur la nature des relations entre les citoyens et l'Etat en Occident.
A Seattle, une dame de 87 ans a reçu une giclée de gaz au poivre |
Mais d'ores et déjà, ce qui a été vécu (comme ci-dessous, à Portland) dans la rue et sur les campements ne peut être évacué.
Ce qui été vécu aussi, ce furent, par exemple, les mots d'Angela Davis, venue saluer le mouvement:
"Nous avons parlé de l'importance de construire un mouvement qui soit inclusif, mais en reconnaissant que l'unité des 99% devra être une unité complexe. Les mouvements dans le passé ont en premier lieu fait appel à des communautés spécifiques. Travailleurs, étudiants, communauté noire, communauté latino, femmes, communauté LGBT, populations indigènes, ou ces mouvements se sont organisés sur des thèmes spécifiques. Comme l'environnement, l'alimentation, l'eau, la guerre, le complexe carcéro-industriel. A propos de ce dernier. C'est le mouvement auquel j'ai été associée. Nous avons essayé d'attirer l'attention sur les dégâts irréparables que la prison et le système carcéro-industriel ont infligé à notre communauté. C'est pourquoi nous avons demandé la réduction de la population pénale. La libération… désincarcérer la Pennsylvanie. Et nous avons demandé l'éventuelle abolition des prisons, comme modalité prédominante de punition. Mais nous avons aussi demandé la revitalisation de toutes nos communautés. Nous avons revendiqué l'instruction, l'assistance sanitaire, le logement, le travail, l'espérance, la justice, la créativité, l'égalité, la liberté. Nous avançons du particulier au général. Nous sommes réunis comme les 99%…"
Et comme dit le site occupywalst on ne peut pas expulser une idée.
malgré la répression…le mouvement semble plus fort que jamais et prend la forme d'initiatives prometteuses dans la perspective de la journée internationale du 17 (oui demain) : une occupation du métro à New York…
Et l'objectif est toujours de réoccuper. Cette journée internationale aura aussi des répercussions, pour ce que j'en sais, en Italie et pourquoi pas ici, en Tunisie?
Tout comme l'injonction "dégage" circula de Tunisie en Egype, il est à noter que l'exemple de l'Egypte et celle de certaines pratiques du mouvement étudiant d'il y a un an (les "livres-boucliers") sont apparues aux States.
"Oakland+Le Caire sont un poing unique" ou "sont unis comme les doigts de la main" |
Comment douter qu'une puissance se cherche?
Ajout en soirée: et pour achever l'évacuation, les flics ont jeté à la poubelle 5554 livres de la bibliothèque gratuite qui avait été mise à la disposition de tous
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